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Le café Malongo au chevet des petits producteurs pour un commerce équitable et bio

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Ce mardi 8 septembre, Jean-Pierre Blanc, directeur général des cafés Malongo (à gauche sur la photo) et Blaise Desbordes, directeur général du label Max Havelaar, organisaient avec l’agence Zmirov un webinar consacré à leur action sur les petits producteurs et notamment au Laos, rendant compte du rapport d’étude d’impact mené par SupAgro Montpellier à la Coopérative des Producteurs de Café (CPC) du Plateau des Bolovens.

La société Malongo, torréfacteur niçois depuis 1934 (rachetée en 1968 par Hugo Rombouts) est dirigée actuellement par Jean-Pierre Blanc. Son chiffres d’affaires en 2018 (avec le groupe Rombouts) s’élevait à 104 849 200 € avec un résultat net de 4 578 800 €.

Le pari du commerce équitable semble donc être payant, à tous les niveaux. L’entreprise a été visionnaire en étant l’une des premières à miser dessus. Elle est aujourd’hui le 1er opérateur de commerce équitable en France et le premier intervenant des cafés biologiques et équitables.

L’aventure du commerce équitable pour Malongo commence au Mexique en 1992 avec la rencontre du Padre van der Hoff, missionnaire Néerlandais, fondateur de la coopérative des planteurs d'UCIRI au Mexique et co-fondateur du label Max Havelaar.

L’UCIRI - Union de Comunidades Indigenas de la région del Istmo) est une coopérative de producteurs de café créée afin de contourner les commerçants locaux (appelés "coyotes") et mettre leurs ressources en commun. Conscient de l'enjeu économique, social et environnemental de ce projet, Malongo s’en inspire et développera sa marque de café équitable, labellisée Max Havelaar. Les coopératives vont se multiplier en Amérique Latine, à Cuba, puis en Afrique, à Sao Tomé, en Birmanie, au Laos etc.

À travers ses cafés, Malongo propose donc un voyage autour du monde de l'Amérique centrale à l'Asie en passant par l'Afrique.

La marque se targue d'être la plus sérieuse au niveau des labels de certification (ISO, Commerce Équitable Max Havelaar, Agriculture Biologique) qui garantissent la traçabilité de ses café. Les cafés Malongo sont ainsi contrôlés depuis leurs lieux de plantation jusqu’à la tasse des consommateurs.

Capture Ecran Webinar Jean-Paul Blanc & Blaise Desbordes

Capture Ecran Webinar Jean-Paul Blanc & Blaise Desbordes

Le label historique avec lequel travaille Malongo est donc Max Havelaar et cette collaboration mène à de beaux projets. Blaise Desbordes, directeur général du label fair-trade créé en 1988 aux Pays-Bas et en 1992 en France, précise que son label s’organise autour de 4 axes :

  • Garanties Economiques pour les producteurs

  • Gouvernance en autonomie des coopératives

  • Actions sociales autour de la production

  • Actions sur l’environnement

Dans un marché mondial du café complexe, parsemé de “coyotes”, avec des cours toujours plus bas, il est difficile pour les petits producteurs de s’en sortir. La livre de café est cotée à New York à 1$ alors que les coûts de productions sont supérieurs à ce prix.

Le label Max Havelaar s’engage à payer 1,4$ la livre de café + primes de développement qui peuvent amener la livre du café à 1,6$. C’est donc une issue pour les petits producteurs et les coopératives qui sortent ainsi d’un engrenage destructeur d’emplois et de bonnes pratiques.

Ce prix permet une certaine autonomie financière pour les producteurs et les coopératives qui s’engagent à produire de la qualité. Mais au-delà du prix c’est un véritable écosystème qui se met en place.

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C’est le plateau des Bolovens (ou Bolavens) au Laos qui est érigé en modèle de ce qui se fait le mieux.

Le Laos est un petit pays de plus de 7 millions d’habitants, vivant essentiellement d’agriculture et de riziculture, sans accès à la mer et dont l’économie dépend largement de l'investissement et du commerce de ses voisins Thaïlandais, Vietnamiens et Chinois.

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Ce plateau est une région du sud du Laos, à environ 50 kilomètres à l'est de Paksé, troisième ville du pays. Situé en altitude, le climat y est un peu moins clément qu'en plaine. Il peut y faire frais et humide même pendant la saison sèche hivernale. Son nom vient de l’ethnie majoritaire y habitant : les Lavens. Il est connu pour ses plantations de café, de thé et de poivre ainsi que pour ses paysages et les nombreuses cascades qui s’y trouvent.

Entre Malongo et la Coopérative des Producteurs de Café (CPC) du plateau des Bolovens au Laos, c’est une histoire qui dure depuis 12 ans. Cette coopérative s’est fixée une mission double : améliorer les conditions de vie des familles de producteurs et leur donner la fierté de produire un café de qualité. Si à l’heure actuelle la coopérative ne réunit que 6% des familles du plateau des Bolovens, produisant seulement 3% de l’export total de café vert du Laos, son fonctionnement est un modèle du genre à bien de nombreux égards.

C’est une coopération réussie entre un opérateur privé, Malongo, les Lavens organisés en coopératives, et l’Etat, qui facilite entre autres l’acquisition de terrains pour y construire écoles et autres projets destinés à la communauté.

Le café y est rémunéré 46% de plus que le cours du marché avec 2,5 millions de primes de développement versées en 5 ans. Développement social, mais également développement environnemental.

5 écoles pour 800 écoliers construites en 5 ans sur les 42 écoles déjà construites, l’installation de 222 filtres à eau dans ces écoles qui permettent à plus de 7000 enfants d’accéder à de l’eau propre et enfin la création d’une clinique.

8 fermes pilotes participent à ce projet. 47 villages sont impliqués. Cela représente 1093 producteurs pour 5734 ha de caféiers plantés. Ce sont donc des petites surfaces qui sont cultivées, mais bien cultivées, pour une production de 1200 tonnes de café vert répartie à 85 % d’Arabica et 15% de Robusta.

La clé du succès de la CPC, outre la garantie du prix d’achat de la production, est que les récoltes sont pré-financées à 60%. Les producteurs ont donc les ressources pour cultiver au mieux leurs parcelles, acheter des engrais bio etc.

L’impact environnemental donc est fort. Incitation est faîte pour produire un engrais biologique, de même que la réduction de la consommation de l’eau utilisée pour dépulper le café.

Certains groupements comme celui situé à Phokhem ont même créé des bassins afin de réutiliser les eaux de rinçage et ainsi mettre fin aux pratiques de rejets dans les eaux usées.

Petit mot sur l’actualité sanitaire. L’impact du Covid-19 a été faible sur les exploitations. Les coopératives se sont protégées et continuent de le faire, sont soutenues en ce sens et sont très responsables.

Au-delà du Laos, à travers son commerce équitable, Malongo investi chaque année dans un nouveau projet. En Birmanie en ce moment pour remplacer le pavot par du café bio et équitable.

Des nouveaux projets qui sont devenus l’ADN de la marque, pour développer des régions et les aider à sortir du sous-développement grâce à son savoir-faire et sa maîtrise de la filière bio et équitable.

« Le commerce équitable est un engagement personnel et un engagement de l’entreprise en vue d’élaborer un modèle économique favorable à tous ! C’est un nouveau modèle, une nouvelle théorie économique qui vise à rendre plus humain un capitalisme mondial débridé. Le commerce équitable privilégie des acteurs individuels, des producteurs organisés collectivement et surtout un modèle qui leur permet d’avoir un revenu suffisant pour vivre du fruit de leur travail et d’éduquer leurs enfants. Pour nous c’est une relation directe privilégiée qui nous assure d’une part d’un produit de qualité, la traçabilité du producteur au consommateur et enfin un collaboration durable avec les populations rurales défavorisées dans le monde entier. » JEAN-PIERRE BLANC, Directeur Général des Cafés Malongo

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