Voilà la chronique version complète que j’ai présenté sur Ici Orléans le 15 avril . Vous en avez des extraits sur mes réseaux. Je n’ai pas évidemment parlé de tout, mais vous retrouverez la plupart des élements préparés ici que je vous livre..
Pourquoi des œufs à Pâques ?
Pendant le carême, la consommation de viande, de poisson et d’œufs était interdite. Or, les poules, elles, ne s’arrêtaient pas de pondre malgré les restrictions. Les contrevenantes continuaient à pondre en douce. Alors, face à ce stock d’œufs, la tradition voulait que l'on consomme des œufs à la sortie du carême soit à Pâques ! D'où la tradition des omelettes pascale, une façon idéale de passer le maximum d'oeufs, et des recettes avec beaucoup d'oeufs à l'intérieur.
C'est grâce à cela que l'on doit aussi les oeufs décorés. En effet, comme il était interdit d’en manger pendant les 40 jours du Carême, on cuisait les œufs pour les conserver et on les décorait, dit-on, pour les distinguer des crus, ou alors une couleur par étape ... Du plus au frais ou moins frais ?
A savoir : La décoration des œufs de Pâques – margučiai – est une coutume très ancienne en Lituanie. Au pied de la colline de Gediminas à Vilnius, des archéologues ont trouvé des œufs faits d’os et d’argile, ce qui montre que cette coutume était connue en Lituanie dès le 13è siècle
Et les œufs en chocolat ?
Il faut attendre évidemment l'arrivée du chocolat en Europe et sa popularisation à partir du 18ème siècle. Et c’est vers 1830 qu’on a vu débarquer les premiers œufs de Pâques en chocolat. Avant ça, on devait se contenter des œufs en bois ou en sucre, mais avec l’invention de nouvelles techniques de moulage du chocolat, bam ! Les artisans se mettent à créer des œufs en chocolat qui vont révolutionner les festivités pascales.
À la base, l’œuf était déjà un symbole de renouveau et de vie, annonçant la fin du Carême et le début des célébrations.
Et parlant de symboles, il y a aussi cette tradition du lapin de Pâques. Le lapin, tire ses origines de la déesse anglo-saxonne Eostre, célébrée lors de l’équinoxe de printemps. Ce petit animal à grandes oreilles représente la fécondité et la prospérité, mais ici, il s’est transformé en chocolat à gogo !
Mais pourquoi donc mange-t-on du chocolat pendant ces festivités ? En fait, tout ça trouve ses racines dans des récits bibliques comme la pêche miraculeuse. C’était une belle façon d’incorporer des douceurs dans les célébrations. Les formes en chocolat reprennent celle des poissons, bon appétit ! ET voilà ce qui explique la friture
Tout ça ne s’arrête pas là, car même la cloche en chocolat a sa propre histoire ! Ses origines remontent à des siècles et sont liées à la tradition des cloches de Pâques qui, dans certaines cultures, cessent de sonner pendant le Carême. Un mystère qui a fait rêver les enfants ! Alors, pour compenser, les cloches en chocolat font leur apparition, apportant une touche sucrée à la célébration.
Drôles d'œufs (dans le monde)
ŒUF DE FABERGÉ Le tsar Alexandre III a commandé à la Maison Fabergé, fondée en 1845 à Saint-Pétersbourg par Pierre-Karl Fabergé, un œuf de Pâques pour sa femme, l’impératrice Maria Feodorovna. Ce premier « œuf à la poule » en or contient une surprise ; une poule de platine et d’or multicolore avec des yeux rubis. La maison Fabergé a créé en tout 54 œufs impériaux et 17 pour des clients privés. Véritables chefs d’œuvre de la joaillerie, les œufs Fabergé, tous des pièces uniques, font partie des créations les plus célèbres des 19e et 20e siècles.P.183
ARMENIE : Les oeufs rouges, la bataille.
Pas de fêtes de Pâques sans œufs rouges chez les Arméniens. Préparés quelques jours avant, les œufs sont teints dans un bouillon de pelures d’oignons, la couleur rouge sombre évoquant le sang du Christ ressuscité dans la religion chrétienne. Avant le déjeuner pascal, c’est la bataille des œufs rouges ! Chaque convive reçoit un œuf rouge qu’il tient dans sa main, pointe contre pointe avec l’œuf de son voisin. D’un coup sec, chacun essaye de casser l’extrémité de l’œuf de l’autre. Le gagnant est celui dont l’œuf ne s’est pas brisé… On retrouve la même tradition en Louisiane avec le "Egg Pocking", en Grèce où "tsougrisma" signifie s’entrechoquer p.328
LES JELLY EGGS Les Jelly Eggs parent les tables anglaises d’œufs lors des fêtes de Pâques ou de Noël et sont des friandises réalisées avec la fameuse Jelly. En version salée pour ces fêtes, ils préfèrent les aspics, faits à l’aide de coquille d’œuf, mais sans œuf, ces derniers servant au petit déjeuner !
RECETTE : LES OEUFS EN COQUILLES POLONAIS sont une délicieuse collation ou entrée toujours présente sur les tables de Pâques. La difficulté du plat tient à la découpe de la coquille, il peut être prudent de prévoir un ou deux œufs durs de plus… En variante : ajouter des champignons émincés et revenus dans du beurre aux jaunes et blancs d’œufs écrasés
POUR 3 À 6 PERSONNES
Préparation 15 min Cuisson 2 min
6 œufs durs
2 cuil. à soupe de ciboulette, finement hachée
4 cuil. à soupe de chapelure
4 cuil. à soupe de beurre
2 cuil. à soupe de persil, ciselé
Sel et poivre noir
À l’aide d’un couteau fin bien aiguisé, couper les œufs durs avec la coquille en deux dans le sens de la longueur. Prélever le jaune et le blanc des œufs à l’aide d’une cuillère et réserver les coquilles vides.
Hacher finement les blancs et les jaunes d’œufs, les mettre dans un bol et les écraser à la fourchette. Mélanger avec 2 cuillères à soupe de beurre mou et de la ciboulette. Saler et poivrer au goût.
Remplir délicatement les coquilles avec la préparation, saupoudrer de chapelure. Faire fondre le beurre restant dans une poêle, placer les moitiés d’œufs côté chapelure vers le bas. Couvrir et dorer à feu doux 2 à 3 minutes. Servir chaud, décorer de persil finement ciselé
LA HONGRIE
9000 ŒUFS POUR PÂQUES SINON RIEN ! Le village de Kéthely, dans le comté de Somogy au sud-ouest de la Hongrie, accueille tous les ans pour Pâques un arbre à œufs décoré de milliers d’œufs colorés. Les communes voisines envoyant aussi des œufs, l’arbre est passé de 1000 à plus de 9000 œufs en quelques années.
DANEMARK
LES « SKINE ÆG », littéralement « œufs sales », sont un plat traditionnel danois servi le Samedi saint avant le dimanche de Pâques. Au Danemark, le Samedi saint est appelé « Skiden Lørdag », ou « sale samedi », car c’est le jour du grand nettoyage de la maison avant Pâques. Les « œufs sales » étaient alors un plat facile et rapide à préparer. C'est des oeufs durs dans de la béchamel à l'oignon, laurier et clou de girofle P .270
ITALIE : ŒUFS DE COLOMBA PASQUALE Le saviez-vous ? Les œufs de Colomba Pasquale italiens sont souvent fabriqués à la maison, avec la famille se réunissant pour préparer ces délices sucrés traditionnels à Pâques. La pâte d’amande utilisée pour façonner les œufs est aromatisée d’eau de fleur d’oranger ou de citron. Les œufs sont ensuite décorés avec des motifs colorés et des dragées pour ajouter une touche festive à ces desserts symboliques.
Les recettes traditions françaises
LES OMELETTES : A Pâques, on fête l’omelette. L’origine de l’omelette pascale est fort ancienne. Pendant le carême, la consommation d’œufs était limitée voire interdite. Or, les poules, elles, ne s’arrêtaient pas de pondre malgré les restrictions. Les contrevenantes continuaient à pondre en douce. Alors, face à ce stock d’œufs, la tradition voulait que chaque lundi de Pâques, on fasse le tour des fermes pour les récolter. Ainsi, ils étaient cuisinés sous forme d’omelettes, qui étaient données aux pauvres.
Le saviez-vous ? L’omelette géante de Bessières : tous les lundis de pâques depuis 1973, le village de Bessières dans le Tarn confectionne une omelette géante à base d’au moins 1500 œufs et figure dans le Guinness World Record Book. Une poêle de trois mètres de diamètre a été fabriquée, susceptible de recevoir 2000 œufs et pour tremper la mouillette, 2 miches de pain de 25 à 30 kg sont proposées aux convives
RECETTE TRADITIONNELLE :Salée ou sucrée « Omelette pascale sucrée pour 8 personnes. Dans un saladier, cassez 4 œufs, 6 cuillérées de sucre en poudre, 6 cuillérées de farine et battez le tout. Ajoutez 2 verres de lait et battez à nouveau bien le tout. Prenez une poêle qui n’accroche pas, faites-la bien chauffer. Versez le tout du saladier dans la poêle et faites cuire l’omelette des deux côtés. Enroulez l’omelette sur elle-même. Faites chauffer un petit verre de rhum dans une petite casserole. Glissez votre omelette dans un plat et arrosez de rhum chaud.
LE PÂTÉ DE PÂQUES est une spécialité culinaire traditionnelle de certaines régions de France, notamment du Berry et de la Bourgogne. Son origine remonte à l’époque médiévale, mais la première recette sous sa forme actuelle date de 1889. À l’origine, c’était un plat typique du repas pascal célébré à la fin du carême, marquant la fin du jeûne et le début du temps dePâques. Pendant le carême, les fidèles s’abstenaient de manger des œufs en signe de pénitence. Au bout de 40 jours, les œufs encore consommables étaient donc nombreux et il fallait se dépêcher de les cuisiner. Avec cette recette, on utilisait beaucoup d’œufs d’un coup.
Si vous consommez un pâté fait avec des œufs pondus le Vendredi saint, vous serez protégés pour un an des morsures de serpents
POUR 6 PERSONNES Préparation 20 min Cuisson 55 min
6 œufs durs, écalés
1 blanc d’œuf
1 jaune d’œuf
FARCE 200 g de viande de porc (épaule ou poitrine), hachée 200 g de viande de veau, hachée 100 g de foies de volaille, hachés 100 g de lardons fumés, hachés grossièrement
1 oignon, haché
2 échalotes, finement hachées
1 bouquet de persil frais, haché
1 pincée de noix de muscade râpée
2 cuil. à soupe de cognac
Sel & poivre noir
500 g de pâte feuilletée ou de pâte brisée
Préparer la farce : dans un saladier mélanger les viandes hachées, les foies de volaille, les lardons avec l’oignon et les échalotes. Ajouter le persil, 1 pincée de muscade et le cognac. Saler et poivrer au goût.
Préparer le pâté : étaler la pâte feuilletée (ou brisée) sur un plan de travail fariné, la diviser en 2 rectangles (de 10 x 30 cm, dont 1 plus large de 2 cm) Déposer le rectangle le moins large sur une plaque recouverte de papier cuisson. Former un dôme de farce sur toute la longueur de la pâte, en laissant 1 cm sur les bords. Enfoncer légèrement les œufs durs écalés sur toute la longueur de la farce. Recouvrir avec le 2e rectangle de pâte, bien souder les bords entre les 2 pâtes avec du blanc d’œuf. Dessiner un décor sur le dessus avec une fourchette, le dorer avec le jaune d’œuf battu. Placer le pâté au réfrigérateur 30 minutes. 4
Faire cuire : préchauffer le four à 180 °C. Enfourner le pâté, faire cuire 45 minutes. Laisser refroidir. Servir le pâté froid, coupé en tranches, accompagné d’une salade verte, de cornichons.
LA « MASSACANAT » ou « omelette de Pâques » est une spécialité de Bigorre, ancien comté de France, situé dans les Hautes-Pyrénées. Traditionnellement, cette omelette agrémentée de viande de veau, d'oignon, de persil, d'ail et de graisse d'oie ou de saindoux se dégustait le lundi de Pâques, marquant ainsi la fin du carême
L'omelette des bergers bearnais
LE BOUDIN BÉARNAIS est une spécialité du sud-ouest de la France, élaborée suivant la tradition locale. C’est un boudin de viande, de diamètre important, de couleur brune et à la texture épaisse dans laquelle apparaissent de petits morceaux de maigre et de gras de porc. Il se consomme froid à l’apéritif ou en entrée. Chaud, grillé, il s’ajoute à un plat de haricots blancs, mais il est surtout l’ingrédient indispensable à l’omelette de Pâques. C’est une recette d’omelette pascale servie le lundi de Pâques lors du déjeuner familial avec de la saucisse sèche
RECETTE :
PASKA PAIN BRIOCHE AU LAIT POUR 8 PERSONNES P. 818
LA « PASKA » est un délicieux pain brioché traditionnellement préparé pour les célébrations de Pâques dans de nombreux pays, l’Ukraine, la Pologne et la Russie. « Lapaska » revêt une signification religieuse et culturelle profonde. Ainsi la forme conique ou arrondie du gâteau pourrait évoquer la montagne du Calvaire, le lieu de la crucifixion de Jésus. La « paska » est parfois décorée de trois petites croix pour représenter Jésus et les deux malfaiteurs crucifiés à ses côtés.
Préparation 30 min
Repos 3 h Cuisson 35 min
PÂTE
4 œufs
500 g de farine
100 g de sucre
7 g de levure sèche active (environ 1 ½ cuil. à café)
12 cl de lait tiède
120 g de beurre fondu
1 cuil. à café d’extrait de vanille zeste râpé d’un citron (facultatif) DÉCOR 1 œuf battu pour dorer perles colorées de sucre (facultatif)
Dans un petit bol, mélanger la levure sèche active avec le lait tiède et une pincée de sucre. Laisser reposer pendant environ 10 minutes.
Dans un bol, battre les œufs, ajouter le beurre fondu, l’extrait de vanille et le zeste de citron (si utilisé). Mélanger bien. Ajouter le mélange de levure activée, mélanger. Dans un saladier, mélanger la farine et le sucre. Incorporer progressivement la préparation aux œufs pour obtenir une pâte homogène. Pétrir la pâte sur une surface légèrement farinée pendant 10 à 15 minutes, jusqu’à ce qu’elle soit lisse et élastique. Placer la pâte dans un grand bol légèrement huilé, la couvrir d’un torchon propre et la laisser lever dans un endroit chaud pendant 2 heures.
Quand la pâte a doublé de volume, la pétrir légèrement pour la dégazer. Préparer un moule à paska (un moule rond avec un trou au milieu). Diviser la pâte en deux parts, former une boule plus grande pour le bas de la paska et une boule plus petite pour le haut. Placer la boule plus grande dans le moule, puis insérer la boule plus petite dans le trou au centre. Couvrir la pâte avec un torchon propre et laisser lever à nouveau pendant 1 heure, jusqu’à ce qu’elle ait augmenté de taille. Préchauffer le four à 180°C. Badigeonner délicatement la surface de la pâte avec l’œuf battu pour lui donner une belle couleur dorée (saupoudrer de perles de sucre colorées si souhaité). Enfourner et cuire la paska 30 à 35 minutes à 180°C ou jusqu’à ce qu’elle soit dorée. Sortir la paska du four, la laisser refroidir légèrement avant de la démouler sur une grille pour qu’elle refroidisse complètement. Une fois refroidie, vous pouvez la décorer avec du glaçage royal.
Et l'œuf décoré ? Quoi de plus joli que des œufs colorés ou marbrés déposés sur une table. Plongez vos œufs durs écalés dans du jus de betterave, d’épinards ou d’une eau aromatisée au curcuma, au safran, etc. C’est très amusant à faire en famille, pour les fêtes telles que Pâques ou Noël. Les Scandinaves et les Slaves sont friands de ces œufs colorés.